Assomption de la Vierge Marie
Abbé Jean Compazieu | 5 août 2020Mon âme exalte le Seigneur
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En ce 15 août, nous célébrons la fête de l’Assomption de la Vierge Marie, son entrée définitive dans la gloire de Dieu. C’est une fête exceptionnelle à laquelle tous les chrétiens sont convoqués. Tous les ans, de nombreux pèlerins ont l’habitude de se rassembler à Lourdes, La Salette, Fatima et en divers autres lieux de pèlerinage. Cette année, beaucoup ne peuvent s’y rendre à cause de la pandémie ; mais rien ne nous empêche de nous tourner vers la Vierge Marie pour implorer sa protection.
Dans le Nouveau Testament, on parle très peu de Marie, mais ce qu’on nous en dit est de la plus haute importance. L’Évangile de ce jour nous rapporte le récit de la Visitation et la prière du Magnificat. Marie se rend chez sa cousine Élisabeth devenue enceinte du futur Jean Baptiste ; elle y va pour lui apporter ses services mais aussi pour communier avec elle du merveilleux bonheur de la vie. Elle rend grâce car, dans le cœur de Dieu, les petits, les humbles, les exclus ont la première place. Marie se reconnaît proche d’eux. Elle le montre par sa prière mais aussi par son engagement. C’est cet amour qui l’a poussée à faire ce long déplacement chez sa cousine Élisabeth.
La Vierge Marie n’a pas changé : si nous l’appelons, elle accourt vers nous. Nous pouvons compter sur elle car elle est notre mère. C’est Jésus qui l’a voulu quand il était sur la croix. S’adressant à Jean, il lui dit : “Voici ta mère”; et à Marie : “Voici ton fils”. À travers lui, c’est toute l’humanité que Jésus confiait à sa mère. Alors, comme Jean, n’hésitons pas à prendre Marie chez nous et à lui donner la place d’honneur. Nous pouvons toujours compter sur elle.
C’est en pensant à cela que nous lisons le récit de l’Apocalypse (1ère lecture). Pour ceux qui n’ont pas l’habitude, ce texte est un peu déroutant. Pour le comprendre, il faut savoir qu’il est écrit pour des chrétiens persécutés. Pour des raisons de sécurité, il utilise un langage codé que seuls les initiés peuvent comprendre. Toutes ces visions sont là pour annoncer la victoire du Christ sur les forces du mal. La femme qui engendre le Messie, c’est le peuple de Dieu. Ce Messie est affronté au dragon qui représente Satan mais aussi l’empire romain totalitaire et persécuteur. Mais contre ce Messie, il ne peut rien.
La tradition chrétienne a vu dans la mère de ce Messie la Vierge Marie, mère de Jésus ; nous pouvons toujours compter sur elle dans notre combat contre les forces du mal. Comme nous le dit un très beau chant, elle est “la première en chemin”. Elle ne cesse de nous renvoyer au Christ vainqueur de la mort et du péché. Comme aux noces de Cana, elle continue à nous redire : “Faites tout ce qu’il vous dira…” Et Jésus nous invite à “puiser à la Source” de celui qui est l’amour, la paix et la joie.
La deuxième lecture ne parle pas directement de Marie. Saint Paul nous rappelle que Jésus est ressuscité d’entre les morts. Il est le premier d’une longue lignée à rejoindre le Père dans sa gloire. Par-delà la mort, il nous ouvre le chemin. Ce sera un très beau cortège et Marie y occupera une place de choix. Elle est la première à bénéficier en son âme et en en son corps de la résurrection de Jésus, premier né d’entre les morts. Avec elle et avec tous les saints du ciel, nous sommes tous appelés à la gloire de la résurrection. Notre Dieu est le Dieu des vivants : il veut que nous ayons la vie en abondance. Cette fête du 15 août est une fête de la vie.
L’Assomption de Marie nous montre donc le but de notre pèlerinage terrestre. Le chemin pour y parvenir, c’est Jésus lui-même qui nous le montre. Marie n’a pas suivi d’autre chemin. Elle a été l’humble servante du Seigneur. Elle est celle qui n’a eu d’autre souci “que tout se passe selon la Parole de Dieu”. Cette fête de l’Assomption vient raviver notre lien profond avec le Christ. Ce que Dieu a réalisé pour elle nous est offert à tous, gratuitement et sans mérite de notre part. Ce bonheur qui est le sien, nous y sommes tous appelés. Notre vie terrestre nous prépare à ce monde nouveau que Jésus appelle le Royaume de Dieu. Il importe que nous entendions bien l’appel du Christ et que nous nous mettions en route sans attendre.
Au cours de la prière universelle, nous pourrons joindre notre prière à celle de Marie et à celle de l’immense foule de tous les saints du ciel pour les besoins spirituels et matériels de notre monde. Nous lui confierons toutes les souffrances de malades, des exclus et des blessés de la vie. Nous allons ensuite offrir le sacrifice de Jésus ; avec Marie debout au pied de la croix, nous supplions le Seigneur pour nous et pour le monde entier. Qu’il nous donne la joie et l’espérance de la rejoindre un jour.
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Sources ; Revues liturgiques, Homélies pour l’année b (Amédée Brunot, Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye)
J’ai le tort de ne penser qu’au Seigneur et à l’Esprit Saint. Il faut que la Vierge Marie prenne plus de place dans ma vie.
Nous ne prions pas Marie comme une déesse. Elle nous renvoie sans cesse à Jésus. Elle intercède pour nous. La prière à Marie nous renvoie à son fils
Merci Père Jean pour ces précisions indispensables.